Ouaknin sur la lecture

Lampadaire tordu

« Aussi, une lecture est-elle une coproduction entre l’auteur et le lecteur. »

La parole peut soigner l’âme, lever les blocages et les clôtures qui s’opposent à l’épanouissement de l’être. Ecrite, elle ouvre à la rencontre avec l’autre, et avec soi-même, à condition de lire en interprétant. Une lecture libératrice des sens inépuisables contenus dans le texte. Tel est le principe de la Bibliothérapie proposée par Marc-Alain Ouaknin. 

Rapprochements possibles avec « Macé sur lecture et vie« , « Manguel sobre lectura silenciosa« , « Manguel sobre lectura y mundo« .


« Tout livre est en puissance une vaste bibliothèque. Le lecteur n’entre pas dans un texte déjà façonné avant lui, dont les sens sont figés et qu’il ne ferait que parcourir passivement, les significations venant à lui sûrement, sans ambiguïté. Non, la lecture est toujours singulière, créatrice de sens multiples.

Aussi, une lecture est-elle une coproduction entre l’auteur et le lecteur. » (p.245)

« Il y a une activité de coopération textuelle, où le lecteur n’est pas la voix haute transposant l’écrit silencieux, mais une réelle production. » (p.244-245)

« Nous sommes ici dans une logique autre que celle du vrai et du faux. Une compréhension est toujours de l’ordre du possible et du « peut-être ». Elle peut être correcte ou juste, mais jamais vraie ou fausse. » (p.242)

« Aucune interprétation n’est recevable si elle est porteuse de violence et de volonté destructrice à l’égard d’autrui. » (p.242)

« La bibliothérapie trouve son acte de naissance dans la rencontre entre la force langagière —(…) qui n’est plus abandonnée aux magiciens, aux prêtres et aux charlatans— et le lieu d’expression primordiale et première de cette force : le livre. » (p.17)

Source : Marc-Alain Ouaknin, Bibliothérapie, lire c’est guérir, Seuil, 1994. Pages 17, 242, 244 et 245.

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Macé sur lecture et vie

« L’activité de lecture nous fait éprouver à l’intérieur de nous ces formes comme des forces… »

Mur chateau mousseDans l’ouvrage « Façons de lire, manières d’être », un titre qui parle, Marielle Macé explique que la lecture et la vie ne vont pas sur des rails séparés. Par la lecture nous donnons forme, saveur et style à notre existence.

Voir aussi « Ouaknin sur la lecture« , « Manguel sobre lectura silenciosa« , « Manguel sobre lectura y mundo« .


 » (…) les livres offrent à notre perception, à notre attention et à nos capacités d’action des configurations singulières qui sont d’autant des « pistes » à suivre. Les formes qu’ils recèlent ne sont pas inertes, ce ne sont pas des tableaux placés sous les yeux des lecteurs (d’ailleurs les « tableaux » non plus ne sont pas cela), mais des possibilités d’existence orientées. L’activité de lecture nous fait éprouver à l’intérieur de nous ces formes comme des forces, comme des directions possibles de notre vie mentale, morale ou pratique, qu’elle nous invite à nous réapproprier, à imiter, ou à défaire. » (p.14)

« Voilà de qui est à comprendre : la manière dont des lecteurs diversement situés sont amenés à prendre les textes comme des échantillons de l’existence, la façon dont ils en usent comme des véritables démarches dans la vie. » (p.16)

Source : Marielle Macé, Façons de lire, manières d’être, Gallimard, 2011. Pages 14 et 16.

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