Politique Industrielle sous la Monarchie

Voici deux citations d’Henry IV et de Louis XIV. Pour le contexte voir la réflexion attachée.

Lettre de Henri IV à Sully (1607)

 Mon Amy, vous avez assez de fois veu les poursuites que les tapissiers flamands ont faites pour estre satisfaits de ce que leur avait esté promis pour leur établissement en ce royaume : de quoy ayant, par une dernière fois, traité en la présence de vous et de M. le garde des sceaux, je me résolus de leur faire bailler cent mille livres ; mais ils sont toujours sur leurs premières plaintes s’ils n’en sont pas payez. C’est pourquoi je vous fait ce mot pour vous dire que j’ay un extrême désir de les conserver, et pour que cela despend du tout du payement de ladite somme, vous les ferez incontinent dresser, en sorte qu’ils n’ayent plus de sujet de retourner à moy ; car autrement je considère bien qu’ils ne pourraient pas subsister, et que, par leur ruine, je perdrais tout ce que j’ay fait jusques à maintenant pour les attirer ici et les conserver. Faites-les donc payer, puisque c’est ma volonté, et sur ce, Dieu vous ait, mon Amy, en sa sainte et digne garde ».

Louis XIV : Extraits de l’Edit Royal créant la manufacture des Gobelins (novembre 1667)

« ……L’affection que nous avons pour rendre le commerce et les manufactures florissantes dans nostre royaume nous a fait donner nos premiers soins, après la conclusion de la paix générale, pour les rétablir et pour rendre les établissements plus immuables en leur fixant un lieu commode et certain ; nous aurions fait acquérir de nos deniers l’hostel des Gobelins et plusieurs maisons adjacentes, fait rechercher les peintres de la plus grande réputation, des tapissiers, des sculpteurs, des orfèvres, des ébénistes, et d’autres ouvriers plus habiles en toutes sortes d’arts et mestiers, que nous aurions logés, donné des appartements à chacun d’entre eux et accordé des privilèges et avantages ».

« (…..) nous avons faict et faisons très-expresses inhibitions et deffenses à tous marchands et autres personnes de quelque qualité et condition qu’ils soyent, d’achepter ny faire parvenir des pays étrangers des tapisseries confisquées, etc., etc. »

Source : TURGAN, Les grandes Usines de France, Librairie Nouvelle, Paris (ouvrage ancien sans date) ; pages 11 et 15.

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Une réflexion au sujet de « Politique Industrielle sous la Monarchie »

  1. Enthousiasmé par les tapisseries fabriquées par les tisserands des Pays Bas, Henry IV voulut les faire fabriquer en France. Il proposa alors à des artisans flamands de venir s’y installer, avec à l’appui des subventions et autres avantages considérables, en mettant comme condition l’emploi de français. Des tisserands flamands se sont donc établis rue de Varennes. Les réticences de son ministre Sully à tenir les engagements pris par le Roi obligent ce dernier à lui adresser en 1607 la lettre citée. Louis XIII laissa décliner les établissements de son prédécesseur, les guerres de la minorité de Louis XIV finissant le travail. Quand la paix le permis, Louis XIV voulut les rétablir afin que le royaume soit en « état de se passer de recourir aux étrangers, pour les choses nécessaires à l’usage et à la commodités de nos sujets » (extrait du préambule aux lettres de patentes de la manufacture de Beauvais).

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