Bacon sur peinture, écrans et violence

Après avoir évoqué les violences du XX siècle, qui ont ponctué sa vie, en particulier les deux guerres mondiales et celle entre l’Irlande et l’Angleterre, Francis Bacon en vient à s’expliquer sur la violence que le spectateur peut ressentir face à ses tableaux. Citation suivie d’un commentaire.

Voir aussi Bacon sur Vélasquez et Rembrandt


 » Nous vivons  presque toujours derrière des écrans, – une existence voilée d’écrans. Et je pense quelquefois, quand on dit que mes oeuvres ont un aspect violent, que j’ai peut-être été de temps en temps capable d’écarter un ou deux de ces voiles ou écrans. « 

David Sylvester « Entretiens avec Francis Bacon », traduction de Michel Leiris et Michael Peppiat, Skira 1996, p. 88.

 

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2 réflexions au sujet de « Bacon sur peinture, écrans et violence »

  1. Pour Bacon le portrait ne serait pas, comme le veut la tradition, « portrait au miroir », mais portrait de ce qui serait derrière le miroir. La peinture aurait pour objet de démasquer, dévoiler, découvrir. Démasquer le faux-semblant et l’apparence. Dévoiler ce qui se cache. Découvrir ce qui est de l’ordre du secret. Violence de la nudité, violence de la révélation. Peinture violente qui atteindrait à une vérité, car le peintre est celui qui ôte l’écran, le voile, la protection. Mais de quoi, de l’objet peint ou de celui qui regarde? Peintre agresseur, violence de la peinture, qui atteint chez le spectateur sa vulnérabilité.

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