Nietzsche sur jeunesse et explosivité

« (…) ce n’est pas avec des arguments qu’on gagne les barils de poudre! »

On s’interroge de nos jours sur les raisons qui poussent certains jeunes à épouser des causes barbares. Cela donne parfois lieu à des oppositions tranchées entre ceux qui prétendent que c’est de la faute de la société occidentale, et ceux qui, au contraire, croient que c’est celle de ses ennemis extérieurs. Nietzsche aurait peut-être eu son mot à dire dans ce débat. C’est en tout cas ce que laisse entendre la citation que nous proposons ici. Pour une autre vision des engagements des jeunes voir Schulz sur jeunesse et rêve.

Voir aussi Nietzsche sur les maîtres à penser.


« Si l’on considère quel besoin d’exploser gît dans la force des jeunes hommes, on ne s’étonnera plus de voir comment ils manquent de finesse et de discernement pour se décider en faveur de telle ou telle cause : ce qui les attire, c’est le spectacle de l’ardeur qui entoure une cause et, en quelque sorte, de voir la mèche allumée, -et non la cause en elle-même. C’est pourquoi les séducteurs les plus subtils s’entendent à leur faire espérer l’explosion plutôt qu’à les persuader par des raisons : ce n’est pas avec des arguments qu’on gagne les barils de poudre! »

Source : Friedrich Nietzsche, Le gai savoir, Le livre de Poche, 1993, Page 138, # 38.

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Nietzsche sur les maîtres à penser

« Ils te séduisent, mon style et mon langage ? »

Avec tant d’intellectuels qui prolifèrent aujourd’hui sur les ondes, qui sont à portée de main, voire de clic, ne convient-il pas de garder ses distances par rapport à de prétendus savoirs que nous ne sommes pas toujours capables d’évaluer ? D’éviter que des propos d’intellectuels médiatisés ne deviennent du « médire attisé » ? Voici quelques citations de Nietzsche à ce sujet.

 Rapprochements possibles avec « Ortega y Gasset sur les spécialistes barbares« , « Hesse sur les personnalités médiatiques« , « Maîtres du Talmud sur les maîtres« .


« J’habite ma propre demeure,

Jamais je n’ai imité personne,
Et je me moque de tous les maîtres
Qui ne se moquent pas d’eux-mêmes

Ecrit au-dessus de ma porte. »

Source : Friedrich Nietzsche, Le Gai Savoir, Livre de Poche, 1993. Exergue

« Ils te séduisent, mon style et mon langage?
 Quoi tu me suivrais pas à pas?
 Aie souci de n’être fidèle qu’à toi-même —
 Et tu m’auras suivi – tout doux! tout doux ! « 

Source : Ibid Prélude en rîmes No.7- Vademecum-Vadetecum.

 

« Vous ne vous étiez pas encore cherchés : alors vous m’avez trouvé. Ainsi font les croyants ; c’est pourquoi la foi est si peu de chose.

« Maintenant je vous ordonne de me perdre et de vous trouver vous-même ; et ce n’est que quand vous m’aurez renié que je reviendrais parmi vous… » p(14)

« (…) à vous qui êtes ivres d’énigmes, contents du demi-jour, dont l’âme est attirée par des flûtes vers tous les gouffres dangereux : car jamais vous ne voudrez, d’une âme poltronne, suivre un fil conducteur ; et où vous pouvez deviner vous n’aimez pas à ouvrir les portes. »(p.77)

Source : Friedrich Nietzsche, Ecce Homo, Mille et une nuits, 1996. Page 14 et 77. Il s’agit de citations tirées par Nietzsche lui-même de son Zarathoustra.

 

 

 

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Maîtres du Talmud sur les maîtres

« (..) car leur morsure est comme la morsure du chacal .. »

Rabi TolèdeDans le « Traité des Pères », les maîtres du Talmud mettent en garde contre les sages, c’est-à-dire contre eux mêmes. Paradoxe ? Comme toujours dans le Talmud, c’est à interpréter. Toutefois, par les temps qui courent la question ne manque pas d’intérêt. Avec tant d’intellectuels à portée de main, voire de clic, ne convient-il pas de garder ses distances vis-à-vis de prétendus savoirs que nous ne sommes pas toujours capables évaluer ? D’éviter que des propos d’intellectuels médiatisés ne deviennent du « médire attisé » ? 

Rapprochements possibles avec « Ortega y Gasset sur les spécialistes barbares« , « Hesse sur les personnalités médiatiques« , « Nietzsche sur les maîtres à penser« .


« Chauffe toi au feu des sages, mais prends garde à leurs braises, tu pourrais t’y brûler ; car leur morsure est comme la morsure du chacal, leur piqûre est comme la piqûre du scorpion, leur sifflement comme le sifflement de la vipère, et toutes leurs paroles sont comme des charbons ardents » (p.113)

Source : Commentaires du Traité des Pères. Pirqué Avot, Verdier, 2008. Page 113.

 

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Bacon sur Velasquez et Rembrandt

Dans un entretien avec David Sylvester, Bacon en vient à évoquer les maîtres qui l’ont précédé et à qui il voue une grande admiration: Rembrandt et surtout Velasquez. Citation suivie d’un commentaire. Voir aussi « Bacon sur peinture écrans et violence » et García Lorca sur le Duende .

« On aimerait en effet  faire cette chose qui consiste simplement à se promener au bord du précipice et, chez Velasquez, c’est une chose très, très extraordinaire qu’il ait pu se tenir si près de ce que nous appelons « illustration » et en même temps ouvrir si entièrement aux choses les plus grandes et les plus profondes qu’un homme puisse sentir. »

David Sylvester « Entretiens avec Francis Bacon » Traduction de Michel Leiris et Michael Peppiat. Skira, 1996, p. 34.

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